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Niches & compétition

Qu'est-ce qu'une niche écologique ? Comment les espèces en compétition avec les niches se disputent-elles les ressources ? Le partage des ressources afin de réduire la compétition.

Les points clés :

  • Dans la compétition entre espèces, deux espèces utilisent la même ressource limitée. La concurrence a un effet négatif sur les deux espèces (interaction -/-).
  • La niche d'une espèce décrit essentiellement son rôle écologique, qui est défini par l'ensemble des conditions, des ressources et des interactions dont elle a besoin (ou qu'elle peut utiliser).
  • Le principe d'exclusion compétitive stipule que deux espèces ne peuvent coexister si elles occupent exactement la même niche (et sont en compétition pour des ressources identiques).
  • Deux espèces dont les niches se superposent peuvent évoluer par sélection naturelle vers des niches plus distinctes, ce qui donne lieu à un partage des ressources.

Introduction

Les humains rivalisent en permanence les uns avec les autres, pour un emploi, une récompense sportive, un rendez-vous galant, ou tout ce que vous pourriez imaginer. Mais sommes-nous en compétition avec d'autres espèces ? Si vous avez déjà campé en pleine nature et qu'un raton laveur, un ours ou une autre bête a eu l'audace de vous voler votre nourriture, alors vous avez eu un avant-goût de ce qu'est la compétition interspécifique — la concurrence entre les membres de différentes espèces qui utilisent des ressources similaires dont les quantités sont limitées.
Les ressources sont souvent limitées au sein d'un habitat, et de nombreuses espèces peuvent rivaliser dans le but de s'en emparer. Par exemple, les plantes qui composent un jardin peuvent entrer en compétition les unes avec les autres pour l'accès aux nutriments du sol, à l'eau et à la lumière. L'effet global de la compétition interspécifique est négatif pour les deux espèces qui y participent (interaction -/-). C'est-à-dire que chaque espèce vivrait mieux en l'absence de l'autre.
Dans cet article, on va examiner le concept de niche écologique et voir comment des espèces avec des niches similaires peuvent entrer en compétition. On verra également comment les espèces peuvent évoluer par sélection naturelle pour occuper des niches plus différentes, répartissant ainsi les ressources et minimisant la concurrence.

Le concept de niche

La niche d'une espèce représente son rôle écologique ou son "mode de vie". Elle se définit par l'ensemble des conditions, des ressources et des interactions dont l'espèce a besoin (ou que cette dernière peut utiliser)1. Chaque espèce s’intègre dans une communauté écologique de manière spécifique et dispose de ses propres seuils de tolérance pour de nombreux facteurs environnementaux. Par exemple, la niche d'une espèce de poissons peut être définie en partie par les seuils de sels (salinité), de pH (acidité) et de température qu'ils peuvent tolérer, ainsi que par le type d'aliments qu'ils peuvent consommer.
Comme on va le voir, deux organismes avec exactement la même niche ne peuvent survivre dans le même habitat parce qu'ils rivalisent pour obtenir précisément les mêmes ressources. Ainsi, l'un conduira l'autre à son extinction. Cependant, les espèces dont les niches ne coïncident que partiellement peuvent coexister. De plus, sur de longues périodes, elles peuvent évoluer pour utiliser un ensemble de ressources plus distinctes, ou qui se recoupent moins.

Principe d'exclusion compétitive

Le principe d'exclusion compétitive stipule que deux espèces ne peuvent pas occuper exactement la même niche dans un habitat et coexister de façon stable. C'est parce que les espèces avec des niches identiques ont également les mêmes besoins, ce qui signifie qu'elles seraient en concurrence précisément pour les mêmes ressources.
Dans la figure ci-dessous, vous trouverez un exemple célèbre du principe d'exclusion compétitive, avec deux types de microorganismes unicellulaires : Paramecium aurelia et Paramecium caudatum. Lorsqu'elles sont cultivées individuellement en laboratoire, les deux espèces prospèrent. Mais quand on les cultive dans le même tube à essai — c'est-à-dire dans le même habitat — avec une quantité fixe de nutriments, elles poussent toutes les deux moins bien. Finalement, P. aurelia l'emporte sur P. caudatum pour l'accès à la nourriture, ce qui conduit à l'extinction de P. caudatum.
Les graphiques a, b et c représentent le nombre de cellules en fonction du temps (en jours). Dans le graphe (a), la paramécie P. aurelia est cultivée seule, tandis que dans le graphique (b), P. caudatum est cultivée seule. Dans le graphique (c), les deux sont cultivées ensemble. Lorsqu’elles sont cultivées individuellement, les deux espèces présentent une croissance logistique et atteignent une densité cellulaire relativement élevée. Lorsqu'elles sont cultivées ensemble, P. aurelia a une croissance logistique et atteint presque la même densité cellulaire que lorsqu'elle était cultivée seule, mais P. caudatum ne croît pas du tout, et sa population finit par tomber à zéro.
Image modifiée à partir de "Community ecology: Figure 7," de OpenStax College, Concepts of Biology, CC BY 4.0.
Dans la nature, il est rare que deux espèces occupent des niches exactement identiques. Cependant, plus les niches de deux espèces coïncident, plus la compétition est forte entre elles.

Partage des ressources

L'exclusion compétitive peut être évitée si une ou les deux espèces concurrentes évoluent pour utiliser une ressource différente, occuper une zone distincte de l'habitat, ou se nourrir à un autre moment de la journée. Grâce à ce genre d'évolution, deux espèces similaires auront largement recours à des ressources qui ne se superposent pas et elles occuperont donc des niches différentes. On parle de partage des ressources. Cela permet aux espèces de coexister, car elles sont moins directement en concurrence.
L'anolis, une sorte d'iguane que l'on rencontre sur l'île de Porto Rico, constitue un bon exemple de partage des ressources. Au sein de ce groupe, la sélection naturelle est à l'origine de l'évolution de différentes espèces qui ont recours à des ressources distinctes. La figure ci-dessous illustre le partage des ressources entre 11 espèces d'anolis. Chacune d'entre elles vit dans l'habitat qui lui convient le mieux, déterminé notamment en fonction du type et de la taille de la végétation (arbres, arbustes, cactus, etc.), de la lumière du soleil et de l'humidité, parmi d'autres facteurs.
Le schéma représente le partage des ressources entre les espèces d'anolis. Certaines vivent en haut des arbres, d'autres au milieu, d'autres au niveau du tronc. Les buissons et les cactus abritent encore d'autres anolis. De plus, certaines espèces vivent dans un environnement ensoleillé et sec, tandis que d'autres préfèrent un environnement plus ombragé et humide. En tout, 11 espèces sont représentées ici, chacune occupant un type d'environnement légèrement différent.
Crédit d'image : "Community ecology: Figure 9, par Eva Horne. Modifié à partir de Williams et al.3 ; l'article source est sous une licence CC BY 4.0.

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